Des larmes, des scientifiques et des bébés…

Couv Pleurs_coleresN.inddLorsque j’ai découvert les ouvrages d’Aletha Solter, je me suis à la fois sentie séduite par cette idée de fonction excrétoire des larmes des bébés, de leur besoin de pleurer pour se décharger, se réparer mais mal à l’aise avec la méthode «  je laisse pleurer dans mes bras, en regardant bien dans les yeux, sans bercer, ni caresser, ni chanter, ni rien  « d’artificiel »…. » (ceci est ma façon de résumer)

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Souvenir(s) de ponction lombaire

images (1)J’ai une dizaine d’années, je suis à l’école et je ne me sens pas bien du tout, très fatiguée, faible… si faible que c’est ma super copine qui doit me porter sur son dos pour rentrer de l’école à 5 minutes de la maison.

Arrivée à la maison, j’ai beaucoup de fièvre, et je délire, je vois des petits oiseaux colorés qui volent au dessus de mon lit. Maman est inquiète, elle appelle notre médecin de famille.

Fièvre, nuque raide…. ça sent la méningite. Ambulance et trajet dans la nuit, j’ai froid. Maman sait que je vais avoir une ponction lombaire, mon frère ayant vécu la même expérience quelques années plus tôt. Lire la suite

Quand les enfants sont malades ou qu’ils se blessent

téléchargementArticle  initialement écrit pour le blog de Supers Parents. 

Votre enfant a beaucoup de fièvre, il tousse et respire mal … il doit faire des inhalations mais ne se montre pas du tout coopératif.

Elle vient de tomber de vélo, elle arrive vers vous en hurlant en se couvrant une partie du visage, vous n’avez pas vu ce qui c’est passé, vous ne comprenez rien à ce qu’elle dit et ne voyez  pas où elle a mal.

 

Que faire dans ces situations où en plus de souffrir émotionnellement nos enfants souffrent dans leur chair ? Comment intervenir au plus juste pour faciliter les soins, tant dans son vécu par l’enfant que dans la coopération que cela peut nécessiter.

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L’amour scientifié de Michel Odent

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Ce livre vient d’être réédité 15 ans après sa première publication. Son auteur, Michel Odent a été responsable des services de chirurgie et de maternité à l’hôpital Pithiviers de 1962 à 1985. Il a fondé à Londres le «Pirmal Health Research» (Centre de recherche en santé primale) qui établit une banque de données d’études et de références parues dans de renommés journaux scientifiques et médicaux.

« Ces études ont pour point commun d’avoir exploré des liens entre la période primale d’une part, et la santé et les comportements pendant le reste de la vie d’autre part »

Ici, lorsque l’on parle de période primale on entend la période

« Qui inclut la vie fœtale, la période qui entoure la naissance et l’année qui suit la naissance »

J’ai été séduite par l’avant propos dont le sous-titre est « Prévenir la violence ou développer la capacité d’aimer », qui commence par ces mots

« Le contenu de ce livre représente un effort de synthèse nécessaire à une époque où l’accent constamment mis sur la violence. J’ai acquis la conviction que le meilleur moyen d’avancer dans notre compréhension des racines de la violence était de contourner la question et de se demander d’abord comment la capacité d’aimer se développe. Je ne peux pas oublier que j’ai fait un pas en avant dans ma compréhension de la lutte contre la maladie le jour où j’ai commencé à m’intéresser au développement de la bonne santé »

Cela commençait donc très bien et ce livre est vraiment très dense en informations, j’avais envie de partager quelques points avec vous :

La période sensible d’après la naissance

Pour aborder ce thème, il cite cette fameuse expérience de Konrad Lorenz, vous savez, ce Monsieur, fondateur de l’éthologie moderne (étude des comportements animaux et humains) qui dans les années 30, fit l’expérience de s’interposer entre des canetons et leur mère dès la sortie de l’œuf en imitant les « coin-coin » de maman canard. Canetons qui restèrent attachés toute leur vie à K Lorenz….

« Il [K Lorenz] avait compris que chez les canards, il y a immédiatement après la naissance une courte période critique qui ne se reproduira jamais »

Chez les rates, il faut qu’elles puissent lécher leur petits et garder un contact ininterrompu les 4 à 6 premières heures, et les chèvres qui accouchent sous péridurale (oui ça existe ! au moins pour les expériences des éthologues…), elles ne s’occupent pas de leurs agneaux.
Alors évidemment, cela amène à réfléchir à nos pratiques qui (je l’espère de moins en moins) séparent les mamans et les bébés peu après la naissance (même quand tout va bien) pour tout un tas d’examens souvent loin d’être urgents.

« Cette expérience [celle des chèvres sous péri] offre une nouvelle occasion de se rappeler que chez les mammifères non humains les effets d’interventions dans la période qui entoure la naissance sont faciles à déceler à l’échelle individuelle, alors que dans l’espèce humaine les effets sont dilués par la dimension culturelle »

Nous voilà rassurés, la dimension culturelle rend les choses moins catastrophiques. Et concernant cet aspect culturel de la naissance, on en arrive au second point que j’ai trouvé intéressant

Toutes les cultures perturbent les processus physiologiques de la naissance

En effet, en comparant les milieux culturels, via l’ethnologie cette fois, le constat est que :

« […]d’une façon ou d’une autre, toutes les cultures perturbent les processus biologiques dans la période qui entoure la naissance. Il convient en même temps de souligner que toutes les cultures n’ont pas besoin de développer au même degré et dans la même direction le potentiel humain d’agressivité »

Tiens, voilà une idée à laquelle je n’avais jamais pensé ! Il poursuit :

« […] plus grand est le besoin de développer les capacités d’agressivité dans une société donnée et plus agressifs sont les rituels et les croyances dans la période qui entoure la naissance »

Et nous cite un exemple terrifiant :

« Les Spartiates, dans la Grèce antique, étaient avant tout des guerriers. Quand un garçon naissait, on commençait par le jeter sur le sol. Sa survie permettait d’anticiper qu’il deviendrait un bon guerrier »
« Si les perturbations du premier contact mère-bébé au moyen de croyances et de rituels sont quasi universelles, c’est qu’elles sont avantageuses en ce qui concerne la survie des groupes humains et l’évolution des espèces. Pour interpréter ces attitudes paradoxales et intrigantes, nous ne devons pas perdre de vue que la quasi-totalité des populations accessibles aux ethnologues connait l’agriculture. […] Cela signifie que les groupes humains étudiés par les ethnologues du 20ème siècle partagent les mêmes principes stratégiques de survie, à savoir la domination de la nature et aussi la domination des autres groupes humains. Pour de telles sociétés, il est avantageux de modérer et de contrôler les différents aspects de la capacité d’aimer, y compris la nature et de respecter le Terre-Mère »

Michel Odent pose donc le postulat que notre capacité à aimer sera en grande partie déterminée par nos expériences précoces ( in utero et autour de la naissance, jusque dans la première année de la vie). Donc forcément, cela demande des changements.

Un nouveau regard sur la naissance

Plusieurs pistes à suivre selon lui dont notamment de préserver des accouchements les plus physiologiques possibles, dont la définition qu’il nous donne est «[…] une référence dont il convient de ne pas trop s’éloigner. […] Les physiologistes explorent ce qu’il y a d’universel, de transculturel dans les fonctions corporelles »
Mais aussi tout ce qui peut mettre l’intellect au repos. Tout ce qui stimule notre néocortex d’humain , soit :
• les discours rationnels (il cite l’exemple d’une femme en travail à qui l’on demande son code postal…)
• la lumière que l’on préférera tamisée
• le fait de se sentir observée, l’intimité serait un besoin fondamental de la femme qui accouche (halte aux trop nombreuses personnes et ou interventions auprès des femmes en travail, trop de caméras, appareils photos…)
• Faire en sorte que la femme se sente rassurée, car la peur, avec sa sécrétion d’adrénaline stimule notre néo cortex et tend à inhiber les processus de l’accouchement
Il y aurait encore beaucoup à dire sur le contenu de cet ouvrage, qui nous parle aussi de nos hormones de l’amour avec sa reine, Dame Ocytocine, des trop nombreux faux diabètes gestationnels ou anémies, il nous parle aussi de sexualité, d’orgasmes, de sensorialité (odorat, toucher…), de prière, de pardon, d’accouchement dans l’eau….
Il nous parle d’amour, de liens entre les Hommes…avec cette intention d’aider au changement des regards, de la lecture des événements pour plus de bienveillance autour de la maternité, de la naissance… Si l’on ajoute à cela les informations et outils du Dr Gueguen, la biologie et la science soutiennent finalement de plus en plus l’amour….
C’est chouette non ? Vous en pensez quoi ?

Pour une enfance heureuse

Vers une enfance heureuseCe livre  » Pour une enfance heureuse »  regroupe mes thèmes de prédilection : les neurosciences, les émotions, le maternage, les enfants, et la communication non violente.

J’étais ravie en le découvrant, me disant que ce genre de livre pouvait aider à l’ouverture des mentalités, notamment en France, où tout est plus facile à accepter quand c’est « la science qui l’a dit ». Lire la suite

C’est juste une petite piqûre…

j'aime pas les piqûres Comment rester bienveillants lorsque les enfants sont malades ?

Lors de maladies courantes, « ordinaires », et cependant désagréables à vivre, ou lors d’un geste douloureux ou effrayant, comme une prise de sang, un vaccin, des points de suture…

Et plus difficile encore, au moment d’une urgence ou lorsqu’une maladie grave vient bouleverser toute une famille ?

Comment parents, soignants pourraient faire (ou plutôt être et dire) pour que les enfants se sentent respectés, plus en confiance et à même de puiser dans leurs ressources pour gérer la situation ?

1er thème de cette série : Accompagner un enfant pour un geste médical (vaccin, piqûre ou tout autre geste effrayant, douloureux ou vécu comme tel !)

 

 

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Promis !

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Lors de notre dernière rencontre des ateliers « Parler pour que les enfants écoutent…. »  nous avons abordé le sujet de la promesse. En effet, pour nombre d’entre nous c’est très important de tenir les promesses faites à nos enfants et d’apprendre à ces derniers à tenir les leurs.

De mon côté, cette histoire de promesses a un écho tout autre… Lire la suite

Sophrologues et parents : agents d’éveil de la conscience

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L’accompagnement en sophrologie pourrait se résumer en un éveil ( un réveil?) de la conscience nous permettant de mieux sentir- d’abord ce qui se passe en nous – être  plus conscients de nos tensions et sensations de confort, de notre respiration,  nos pensées, nos limites, mais aussi de nos qualités, ressources et compétences et surtout de nos émotions qui sont des indicateurs très précieux de notre réaction à notre environnement. Ensuite, la sophrologie nous enseigne à être plus conscients de nos places et relations à notre environnement en affinant nos sens, vue, toucher, ouïe, odorat, goût ….

Lorsque nous avons toutes ces information internes et externes sur notre environnement, nous prenons des décisions bien plus justes (dans le sens de justesse) pour nous mêmes.

Etre plus conscient c’est avoir une bonne qualité d’informations pour de meilleures décisions ; des décisions qui nous font OUI à l’intérieur

Chaque jour, dans mon métier, j’ai les compétences pour accompagner cette prise de conscience de soi.

J’ai pourtant été fort dépourvue, la parentalité venue… Lire la suite