L’émerveillement, le regard conscient… Voilà un positionnement et une relation au monde que nous perdons souvent en grandissant, dans la routine du quotidien.
Nous banalisons, ne voyons plus toutes ces petites choses de l’ordinaire qui sont finalement plein de petits miracles de la vie. Ou alors nous les voyons dans des contextes bien particuliers….
Lorsque nous sommes dans la perte ou la peur de la perte….
J’accompagne depuis des années des personnes atteintes de maladies graves ou de douleurs et j’entends souvent ce regret… celui d’avoir banaliser tous ces précieux moments ordinaires, de les avoir survolés, de ne pas s’être aperçu de leur saveur délicate et subtile.
Que ce soit le miracle de se mouvoir dans le confort, d’être autonome pour les gestes quotidiens ou d’avoir suffisamment d’énergie pour réaliser ses envies. Mais aussi ces petits moments ; baisers de bonne nuit, partage d’un bon repas, contemplation de la nature etc..
Mais toute privation ou perte aiguisera cette conscience de l’ordinaire. Après un régime ( NB : je suis anti régime…. ça fera peut être l’objet d’un autre billet), manger à nouveau des aliments « interdits » ( quelle hérésie!) et avant même que les lèvres ne soient franchies, la salivation est en route et l’attention toute entière portée vers l’objet du désir.
Tout aussi déclencheur des prises de conscience, la peur de perdre un être cher, lors d’un décès ou la rupture d’une relation . Ce qui manque, ce qui vient à l’esprit, ce sont bien plus les choses du quotidien que l’extraordinaire.
Lorsque nos enfants nous sensibilisent à nouveau
Quoi de mieux que l’interaction avec les enfants pour être ici et maintenant avec un regard neuf ! Accompagner les enfants dans la vie, c’est assister à une soif de découvertes et de compréhension, mais aussi d’émerveillement
. Mettons nous à leur hauteur ( physique mais aussi empathique) et observons le monde à travers leurs propres yeux, comme si nous voyions ce qui se déroule pour la première fois.
Je me souviens de l’émerveillement de notre fille aux alentours de 10 mois, lorsqu’un rayon de soleil traversant la fenêtre de la buanderie a dévoilé des milliers de grains de poussière multicolores. Quel cri de joie ! Alors nous avons joué: à secouer le linge pour que les poussières reviennent plus nombreuses, à souffler dessus pour les faire bouger, à agiter nos mains. Ici et maintenant….
Lorsque nous sommes ailleurs
En vacances, ou en d’autres lieux que ceux dont nous avons l’habitude. Là, nous levons plus facilement le nez et avons nos sens en éveil ! Visitez une ville pour la première fois et vos sens sont aiguisés ! Et si la culture est différente de la vôtre, davantage encore. Les sons d’une autre langue, les odeurs ( qui ne sont pas toujours émerveillement 🙂 ), la lumière…
« Oh regarde ! » doit être l’une des phrases fétiches du touriste.
Lorsque nous revenons chez nous
A notre retour, certaines choses de notre quotidien nous ont parfois manquées, et nous les retrouvons avec plaisir ( notre lit, le saucisson ou le fromage, le WIFI 😉 ..etc), jusqu’à ce que nous les banalisions à nouveau.
Oui mais…
Peut-on avoir une conscience aiguisée à chaque geste du quotidien? Peut-on se dire tous les soirs » Mmm…. que mon lit est confortable »? Peut-on sentir et dire chaque matin à nos proches la joie que nous avons d’être avec eux?
Peut-être pas systématiquement non… mais bien plus souvent, ça oui !
En sophrologie, nous avons dans le 4ème degré une marche dite « phronique », lente et consciente, où nous avons la possibilité, après une préparation, de partir nous promener et de vivre cette expérience comme si c’était la première fois. Exercice rarement proposé lors des accompagnements individuels, je l’animais, pour ma part, à chacun de mes groupes annuels ( du temps où j’en animais encore… ça me manque d’ailleurs!). Dans ce quartier que tous connaissaient bien, les échanges au retour de cette marche étaient souvent superbes. La surprise des découvertes sensorielles : odeurs ( en ville….), couleurs… tout prenait vie avec davantage d’intensité.
Sans forcément aller jusqu’à la marche phronique ( que l’on fait presque spontanément lorsque nous sommes en mode « touriste »), peut-être pourrions-nous intentionnellement nous mettre dans cette perspective plus souvent.
Je vous invite à profiter de vos vacances pour entraîner ce regard avec , pourquoi pas, encore davantage de conscience sensorielle. Je vous invite également à prolonger cette expérience dans votre quotidien, à « débanaliser » toutes ces petites choses de l’ordinaire et à jouer, oui jouer, à les regarder comme si c’était la première fois .
Parce que comme me l’a dit C.G :
» La vie c’est au moins 95% de quotidien pour 5% d’extraordinaire, donc si tu ne fais attention qu’aux moments extraordinaires, tu te fais sacrément chier la plupart du temps »
Ou plus poétique… cette chanson d’Etienne Daho » Le premier jour du reste de ta vie »
Prenez soin de vous !
La sophrologie et mon amour de la vie ont fait de moi une personne emplie de gratitude pour les « petites » choses du quotidien…merci de ce post qui éclaire sur l’importance de ce qui nous entoure et le bienfait d’une pause afin de prendre le temps d’intégrer pleinement le chant d’un oiseau, un sourire croisé, la brise sur une fleur, le gout du gâteau au chocolat (comme si c’était le premier…)…bel été à toi Christine et à tous ceux qui passent par ici !
…et aussi : j’adore la phrase de C.G. et je suis aussi anti-régime !!!
Merci Christèle pour ce retour.
Excellente la phrase de C.G hein !!!
Bises